[NA]

“Na”, les chimistes désignent ainsi le sodium, un excellent conducteur électrique potentiellement dangereux selon l’usage que l’on en fait. Le trio coche ces deux qualités en osant franchement la distorsion sur la guitare baryton et en jouant des compositions résolument explosives et brûlantes. Si l’on entend bien leurs différentes influences jazz, de Chicago à New-York en passant par l’Éthiopie, ces jeunes artistes revisitent le genre dans un mode hirsute et jovialement tapageur. Comme un Sid Vicious des Sex Pistols reprenant “My Way”, il.elles assument une certaine punkitude et revendiquent une tendance libertaire, une musique internationaliste. Pour autant, leur approche échevelée ne manque ni de lyrisme ni de beauté et leur poésie instrumentale emprunte un étonnant chemin entre l’Afrique et Brooklyn, les années trente et le monde d’aujourd’hui. Une maîtrise et une urgence qui les propulsent parmi les lauréats de Jazz Migration #10.